Tassi Hangbé, la mère des Amazones
- Babby--dollz
- 17 févr. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 févr. 2020

Bien souvent, ce sont les hommes qui sont cités dans l’histoire, mais n’oublions pas qu’il y a aussi eu des femmes qui ont participé à la création de ces royaumes, ont joué un rôle dans l’innovation et le progrès de celui-ci.
Parmi elles, on retrouve Tassi Hangbé, la sœur jumelle du roi Akaba ( 4ème roi d’Abomey) et l’histoire a bien failli l’oublier… Lorsque son frère, le roi Akaba décède des suites d’une épidémie de variole, celle-ci se fait passer pour lui afin de ne pas démotiver la troupe de soldats qui l’accompagnaient en guerre et c’est ainsi qu’elle remporte les guerres de son frère, dont la bataille finale de Lissèzoun où elle vient à bout du royaume de Wémè. Elle devient ainsi la première et seule femme à avoir régné à Abomey sur le royaume du Dahomey (actuel bénin). Certains hommes du royaume et du palais n’étant pas pour l’accession d’une femme au pouvoir, elle n’eut pas de cérémonie d’intronisation mais portera malgré tous les insignes du pouvoir royal, à savoir les Saloubata (sandales royales), l’Avotita (grand pagne tissé et décoré), le Mankpo (la récade) et sera toujours accompagnée du siège et du parasol royal.
Audacieuse, innovatrice et méfiante au vu des hommes qui contestent son règne, elle crée ainsi le premier corps de guerrières du Dahomey, appelé « Mino » qui veut dire « nos mères » en langage Fon. Elles seront connues sous le nom d’Amazones du Dahomey par les Européens en référence aux guerrières antiques et inspireront pas mal d’œuvres cinématographiques dont le dernier en date n’est nul autre que « Black Panther » de l’industrie Marvel.

Ces courageuses femmes guerrières assuraient la sécurité de la cour royale et étaient employées dans l’espionnage des camps ennemis. Plus fortes et plus vaillantes que les hommes, elles ne reculaient devant rien, ni l’ennemi ni la mort ! « Vaincre ou mourir », tel est leur adage. Elles consacrent leur vie à la défense du Roi et du royaume quoi qu’il en coûte. Conditionnée dès le plus jeune âge à résister à la douleur et ignorer la pitié, la troupe de ces femmes sera structurée plus tard sous le règne du frère cadet de Tassi Hangbé, le roi Dossou Agadja.
Le règne de la Reine fut marqué par de nombreux actes de bravoures mais ne durera que trois ans car son frère ne cessera de lui mettre des bâtons dans les roues et pour parvenir à ses vils desseins, il fait courir le bruit que la Reine se livrerait à de véritables orgies sexuelles. Le peuple demande donc le remplacement de Tassi Hangbé et des fanatiques vont même jusqu’à s’introduire dans la chambre de son fils unique et assassinent l’enfant. A la mort de celui-ci, Tassi hangbé dissimule sa peine jusqu’à la prochaine réunion publique du conseil du trône, où elle procédera à sa toilette intime publiquement en maudissant le royaume et prédira à son frère Dossou un règne difficile durant lequel il rencontrera humiliation et défaite face à ses ennemis (par la suite, le royaume subira sécheresse et famine durant des années). Après ce dernier acte, elle prononcera son abdication au profit de son frère Dossou Agadja.
Outre la création de l’armée des Amazones, elle est aussi une reine avant-gardiste, féministe avant l’heure, elle aurait créé un comité permettant aux femmes d’apprendre les métiers des hommes car en temps de guerre tout le royaume doit être en capacité de se défendre. Bien que non reconnu officiellement dans la lignée des Rois d’Abomey, son impact dans l’histoire est à retenir car nombreuses sont ses idées qui ont été reprises plus tard par les futurs Rois.
Voici justement un reportage à son sujet que vous pouvez voir sur Arte: https://www.arte.tv/fr/videos/095014-000-A/au-benin-les-fieres-amazones-du-dahomey/
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