Shaka, le stratège

Issu d'une relation illégitime entre Nandi et le chef zoulou Senzangakhona, shaka passe son enfance dans une atmosphère tendue. En effet, sa mère étant détesté par ses co-épouses et celui-ci étant considéré comme un batard, il subit brimades et moqueries de la part de ses camarades.

Le roi finira par chasser Nandi du kraal et celle-ci errera de kraal en kraal avec shaka où ils seront sujets de moqueries jusqu'à trouver refuge auprès du chef Dingiswayo, de la tribu Mthethwa (pouvoir dominant de l'époque). Bien que sa vie commença à s'améliorer, Shaka n'oubliera jamais le mépris dont sa mère et lui même ont été victime auprès de son père.

Doué d'une force physique et d'une endurance prodigieuse, il intègrera l'armée de Dingiswayo et s'avèrera être un guerrier redoutable et agile, excellant au combat, ce qui lui vaudra de devenir le porte-parole et bras droit du roi.

A la mort du chef Senzangakhona, c'est Sigujana, le demi-frère de Shaka qui devient le chef. Shaka organise alors un complot et assassine son demi-frère, devenant ainsi le chef du clan des zoulous.

Il révolutionne l'armée avec une nouvelle façon de mener les batailles.

Auparavant, lors des batailles, les guerriers étaient équipés d'un bouclier ovale, de trois lances légères (sagaie) et de sandales en cuir de vache. Ils lançaient donc leurs sagaie à distance et chargeaient par la suite selon la réaction de l'ennemi.

Shaka trouve cette méthode inefficace et se débarrasse des sandales qu'il trouve gênante car ralentiraient les mouvements et crée un nouveau type de lance, l'iklwa en raccourcissant la manche de la sagaie et en élargissant la lame, ce qui la rendra bien plus efficace pour un combat en mêlée.

Il restructure aussi la formation militaire en optant pour l'attaque "en tête de buffle" : les troupes sont divisées en quatre corps, deux ailes forment les cornes de buffle et deux corps centraux placés l’un derrière l’autre forment le "crâne". Opérant en mouvement tournant, l’une des ailes attaque, tandis que l’autre se cache et n’intervient que lorsque le combat est engagé.

Il remodèle le peuple en une armée de métier constituant le pivot de la société et bouleverse les structures traditionnelles. La circoncision et les cérémonies afférentes sont supprimées, considérés comme une perte de temps. La période d’initiation est consacrée à la préparation militaire. Les classes d’âge sont désormais intégrées comme des régiments successifs. On sert de 16 à 60 ans. Le mariage n’a lieu qu’entre 30 et 40 ans et est accordé aux régiments les plus braves comme une sorte de récompense. Les guerriers mariés formaient dans l’armée une partie séparée des célibataires. (La notion de famille, importante dans la société africaine, est supprimée au profit de l’efficacité militaire).

Lors de ses conquêtes, les vieillards des peuples vaincus sont supprimés, les femmes et les jeunes incorporés. Les jeunes ont la vie sauve à condition de s’enrôler, d’abandonner leur nom et leur langue, et de devenir de véritables Zoulous. En 1820, il avait conquis un territoire aussi vaste que la France !

Très attaché à sa mère, il fait d'elle la Reine-mère des Zoulous et supprime tout ceux qui lui ont causé du tord. A la mort de celle-ci, il fit exécuter plus de 7 000 personnes afin que leurs familles partagent sa peine et pendant un an, il fut interdit aux gens mariés de vivre ensemble et à tous de boire du lait.

Comme tout grand conquérant, il n'échappa pas à la paranoïa et à la crainte qu'on puisse comploter contre lui. Il devint malheureusement de plus en plus tyrannique et ses sujets et proches commencèrent à craindre pour leurs vies.

Il serait mort poignardé en 1928 par son demi-frère Dingane, qui prit le trône après lui.

Bien qu'il fut brutale durant son règne, Shaka demeure un chef charismatique, un stratège et un organisateur de génie, fondateur du royaume des Zoulous. D'ailleurs, sa formation militaire "en tête de buffle" permis aux guerriers zoulous de mener les colons britannique à la défaite lors de la Bataille d'Isandhlwana en 1879.