A quand ton tour ?
- Babby--dollz
- 18 févr. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 févr. 2020

Cette « fameuse question » qui te culpabilise une fois que tu as 30 ans, pas marié(e), pas d’enfant…et même lorsque tu as un enfant on demande tout de même « à quand ton tour ? » cette fois pour le mariage.
Les personnes qui posent souvent cette question ne le font pas dans le but de faire du mal ou de blesser la personne concernée, mais c’est uniquement parce qu’ils aimeraient aussi voir le bonheur de cette personne (comme si le bonheur se limitait au mariage et aux enfants…).
Inconsciemment ils ne se rendent pas compte de certaines blessures qu’ils peuvent créer ou ré-ouvrir auprès de leur interlocuteur. Certain(e)s ont vu un futur mariage se briser, une promesse leur échapper, une déception…et j’en passe.
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il n’y a pas d’âge défini pour se marier ou faire des enfants. La société a créé un moule et l’idéal bien sûr, c’est que tout le monde y entre.
On peut avoir des projets avec une personne et finalement cela n’aboutit pas et nous restons un moment sans rencontrer CETTE nouvelle personne capable de nous redonner l’envie de se projeter, car la blessure n’est pas totalement refermée et cette fameuse question n'est surement pas la bienvenue…vous vous doutez bien que pour la personne qui va l’entendre vous lui donnez cette impression qu’elle est en train de rater ou gâcher sa vie si elle n’est pas vite casée parce qu’après tout on ne rajeunit pas n’est-ce pas ?
Certes, il n’est pas bon pour l’Homme d’être seul mais doit-il se presser au risque de foncer droit dans un mur et le regretter amèrement par la suite ? Car vous le savez, qui est trop pressé, risque de tout perdre…
N’oublions pas non plus la frustration qui s’invite quand un(e) ami(e) annonce son heureuse nouvelle, il y a comme un pincement au cœur, cette petite voix de l’envie qu’on fait vite taire car ce pincement nous renvoie à la question que vous connaissez…« c’est quand ton tour ? ». Bien entendu, cette nouvelle réjouit énormément, mais cette joie est obscurcie par l’ombre de cette « fameuse question » qui ne tardera de se présenter le jour J ou même plus tôt, à l’annonce de la nouvelle.
Elle est le plus souvent posée par nos proches (ou quelques personnes curieuses de savoir ce qui se passe dans nos vie...(eh oui on vous voit et vous reconnait !)).
Par proches, j’entends surtout la famille et bien évidement les parents, car avant tout, ce sont eux qui veulent accompagner leurs enfants au début de cette nouvelle vie, avoir le plaisir de dire à l’entourage « mon enfant est marié(e) », comme si cela leur apportait un galon de plus, ce qui est le cas, bien qu’il soit invisible mais apporte une certaine satisfaction vis-à-vis de la société et des personnes qui les entourent.
De peur de décevoir, ou ne voulant plus entendre cette « fameuse question » qui en un sens culpabilise, la personne peut se retrouver dans une situation qu’elle n’aura pas choisi et dans laquelle elle ne sera pas tout à fait, voire pas du tout heureuse ! Savez-vous ce que c’est de prendre une décision pour satisfaire les personnes autour et non à soi-même ? c’est se retrouver prisonnier et prendre sur soi car les autres sont heureux pour nous donc pourquoi se plaindre, se morfondre ? Après tout je suis marié(e), ai des enfants, ai un « statut » et tant pis si le mari ou la femme ne correspond pas à mes attentes premières, s’il/elle ne m’apporte pas l’attention que je devrais mériter, ni le temps, tant pis pour tout ça car les autres sont heureux pour moi et je ne veux pas les décevoir donc je supporte en silence...
C’est d’une tristesse, n’est-ce pas ? Et aucun parent n’aimerait voir son enfant dans cette situation, ni même un proche sincère, donc pourquoi toute cette pression ? Chaque personne à son moment, ce n’est pas une course, changeons cette mentalité et apprenons à nous réjouir pleinement du bonheur de l’un et avoir la patience d’attendre le tour de l’autre sans avoir à lui jeter cette question désagréable au visage.
A vouloir presser les choses, on risque de se retrouver dans une situation délicate et impossible, voire compliquée d’en sortir, car prisonnier du regard des autres.
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